Comment skier en toute sécurité dans la neige profonde

5 juillet 2023 - SnowTrex

La pratique du ski requiert une bonne dose de technique et de tactique. Beaucoup d’amateurs de sports d’hiver se demandent : comment skier en hors-piste ? SnowTrex s’est entretenu avec Max Holzmann, directeur de la formation de l’Association allemande des moniteurs de ski (DSLV). Ce moniteur de ski diplômé d’État donne de précieux conseils d’expert pour une pratique sûre dans la neige profonde.

Beaucoup osent leur première descente dans la poudreuse juste à côté des pistes.

Bien évaluer les dangers

Celui qui veut s’aventurer en hors-piste doit se concentrer sur les dangers objectifs et ne pas agir « au feeling », sait Holzmann : « Dans le domaine du hors-piste, les dangers objectifs jouent un rôle particulièrement important. Ici, le plus grand danger possible est l’avalanche, mais elle peut aussi être déclenchée par un skieur, il faut donc redoubler de prudence sur le terrain ». Les bulletins d’avalanche actualisés quotidiennement aident à évaluer le danger. Ils peuvent être consultés sur les sites internet des opérateurs de domaines skiables et via des applications d’avalanche, mais le niveau d’avalanche est également souvent indiqué sur place sur des panneaux d’information et par des signaux d’avertissement. En fin de compte, chaque piste doit être évaluée séparément.

Reconnaître les espaces de ski

Il est très important de distinguer deux zones : l ‘espace skiable sécurisé et l’espace skiable non sécurisé. « L’espace skiable sécurisé est toujours décrit, marqué et indiqué comme sûr par l’exploitant du domaine skiable. En raison de la grande popularité du hors-piste, il existe également un espace sécurisé. Il s’agit alors de pistes non préparées qui permettent la pratique du hors-piste, mais il s’agit toujours d’un espace skiable sécurisé. Il n’y a là qu’un faible risque d’avalanche ». Les secours en montagne sont toujours actifs et prêts à intervenir immédiatement dans l’espace skiable sécurisé. En revanche, dans l’espace skiable non sécurisé, l’accès et le sauvetage sur le lieu de l’accident sont plus difficiles. En plus, il faut toujours lire attentivement le plan des pistes et respecter le balisage. « Les itinéraires de ski ou les variantes ne se trouvent pas nécessairement dans l’espace skiable sécurisé, mais dès qu’un itinéraire de ski est indiqué sur le plan des pistes et marqué comme descente, on peut partir du principe que les secours en montagne y sont également contrôlés et actifs. Une ligne en pointillé correspond à un itinéraire de ski non sécurisé, si la ligne est continue avec un marquage noir (éventuellement avec un numéro), on peut supposer qu’elle se trouve dans l’espace skiable sécurisé et qu’elle n’est simplement pas préparée ».

L’équipement d’urgence est obligatoire

Le hors-piste est un terrain non sécurisé, on y évolue à ses propres risques et sous sa propre responsabilité. La règle est ici la suivante : il faut absolument respecter tous les points de la gestion des risques. « Avant de partir, il faut toujours commencer par évaluer le risque d’avalanche et préparer l’équipement approprié. Dès que nous, moniteurs de ski, quittons la piste et le local de ski, nous avons toujours avec nous l’équipement d’urgence. Oui, cela s’appelle l’équipement d’urgence. Pour la sensibilisation, j’explique toujours clairement les termes : il ne s’agit pas d’un équipement de sécurité, mais d’un équipement d’urgence. La sécurité ne vient que de l’évaluation de la situation, pas de l’équipement ! » Les équipements de base obligatoires sont un DVA, une sonde et une pelle.

Le freeride est un rêve, si l’on sait à quoi s’en tenir.

Responsabilité du garant

En ce qui concerne l’aspect sécurité, Holzmann a encore une remarque juridique : « Dans un espace de ski libre et non sécurisé, un skieur imprudent peut aussi faire preuve de négligence grave. Si l’on skie en groupe, celui qui a le plus d’expérience est coresponsable des autres, il est dans ce que l’on appelle l’obligation de garant. Il peut emmener des skieurs amis, emprunter des pentes inadaptées, déclencher des avalanches et ainsi se mettre en danger et mettre en danger les autres. Dès que l’on peut prouver une telle négligence grave, le garant est également entièrement responsable ».

Technique de ski en hors-piste

Une fois que l’on est conscient des risques en montagne et que l’on a examiné en détail le terrain et le rapport d’avalanche, on peut enfin se lancer. Mais alors, comment skier en hors-piste ? Aussi unique que soit le ski hors piste, les règles techniques sont les mêmes que pour le ski sur une piste normale, à savoir la coordination des trois éléments importants : trajectoire – vitesse – mouvement. Il s’agit de garder l’équilibre, de rester dans la trajectoire choisie et de ne pas accélérer au-delà de la vitesse contrôlée. Des manuels entiers ont été écrits sur l’art de la conduite en neige profonde. Il est évident qu’il n’y a pas qu’une seule règle d’or pour la conduite dans la poudreuse. Il faut tout de même se souvenir de quelques précieux conseils techniques. Le moniteur de ski Holzmann conseille une position centrale sur le ski en accord avec la trajectoire : « Ne pas prendre de trop grands angles, mais plutôt orienter la ligne de pente. Avec une certaine vitesse, l’équilibre de conduite se crée, ce qui aide au virage. Bien entendu, la conduite doit rester contrôlée. Ceux qui maîtrisent le timing de leur virage éprouveront un pur plaisir en hors-piste ».

Avec la bonne technique, le hors-piste peut être un jeu d’enfant.

Le hors-piste ne doit pas être fatigant, souligne Holzmann. « Le plaisir dans la poudreuse vient du fait que l’on effectue les bons mouvements au bon moment. Les mouvements de haut en bas ou d’avant en arrière dans les virages sont décisifs. S’étirer pour se détendre, se pencher pour se diriger, s’étirer à nouveau pour se détendre. À cela s’ajoute la rotation classique des skis. L’alternance permanente de tension et de relâchement aide les muscles à travailler très longtemps. Avec le bon mouvement au bon moment, il est possible de parcourir des kilomètres de poudreuse ».

Les skis larges sont la clé

L’équipement est également une aide efficace pour la pratique du hors-piste. « Les skis actuels pour le hors-piste, avec des largeurs centrales de 100 mm et plus, facilitent énormément le ski. Si vous ajoutez à cela des mouvements actifs, les virages dans la poudreuse deviennent plus faciles ». En matière de maîtrise en hors-piste, Holzmann est catégorique : « La plus grande partie vient du matériel ».

Résumé

Avant toute sortie hors-piste, il convient de bien vérifier le terrain et le dernier bulletin d’avalanches. Chaque skieur hors-piste doit également avoir le bon équipement d’urgence avec lui. Dans la poudreuse, les skis larges permettent d’augmenter la portance et l’équilibre de la conduite à vitesse élevée facilite les virages. Avec un bon timing dans les virages et un mouvement dynamique haut-bas, faire des kilomètres de poudreuse n’est pas un problème.

Notre expert du DSLV

Max Holzmann est moniteur de ski diplômé d’État et directeur de la formation au sein de l’association allemande des moniteurs de ski (DSLV). Il est responsable du contenu des cours de formation, des niveaux d’examen et des degrés de difficulté à tous les niveaux de formation, du niveau 1 à l’examen de moniteur de ski diplômé d’État, dans les domaines de la motricité, de la méthodologie et de la théorie.

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